Nous sentons bien
Que personne n’est fait
Pour en rester là
Aussi gardons
Bien nos failles
Intactes
Qui sait
Ce qui
Pourrait
En jaillir ?
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L’égaré crie
Car ses ombres
L’effraient
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Les mains jointes
Et le ventre en prière
Il se désunit et se
Défait de ses amarres
-
Il engage ses yeux
À combattre
-
Il voit
Les entrées
Des passages
Ou des gués
Dans chacun
Des arbres
Qu’il croise
Et qu’il aborde
-
Dans chacun.
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L’homme a toujours
Le temps
D’accomplir un miracle
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Même
À la rue
-
Et même
Deux
S’il le faut
-
Faut-il
Encore
Qu’il
Commande
Et redise les mots
-
Qu’il engage un geste –
Quelque chose
Et mobilise
Une envie et
Toutes ses passions
-
Et qu’il ose
Et qu’il bouge.
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Suppose qu’un ange
Décide
Et vienne
T’habiter
Et qu’il te
Demande
De changer
De place
Avec la sienne
Saurais-tu
Le
Lui
Refuser
Et me serrer
Dans tes bras ?
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La mort n’est jamais
L’issue –
En rien
-
Elle nous invite
À ne pas céder
À l’impatience
À tenir
Quand tout est bu
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Et nous donne aussi le temps
Et la force de tracer un trait –
Un seul
Une ligne
-
La seule
À pouvoir
À tirer –
À bout portant
-
Celle
Qui sera
Notre vie.
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Mes mains ancrées
À ton dos
À tes reins –
En toi
Se divisent aussi et sur
Et entre tes fesses
Sur tes
Seins
Et se joignent et
Rejoignent –
Ô douce
Et belle oraison
-
Jusqu’à cette tension
Dans tes yeux
Dans mes yeux
-
Qui nous rappelle
Que ta chair
Est là
Qui
S’ouvre
D’abord
Sur le ciel
Avec toutes ses odeurs
Et leurs fouillis.
----------------- pour Louis Darbouret
Pour un seul caillou
Qui divague
Un fleuve entier
Parfois se détourne.
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Si la vie demande
À te quitter
Ne la retiens pas
Et reste
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Surtout
Reste
Là
-
Ne force rien
Tu n’as
Probablement
Plus
Besoin
D’elle
Pour exister
-
Une autre
Étoile
Peut-être
Attend
Déjà
Qui pourrait
T’accompagner.
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Dans ton corps
Tant de courbes
Se croisent
Il y a
Tant de silences
À déplacer
Que nous finirons
En miettes.