extraits
 
 




Qu’as-tu fait du ciel – 
Si peu suffisait ?

Sais-tu bien qui Te porte
Et T’enterre ?


Qu’as-tu fait 
Du ciel,

Du temps 
Qu’il Te donnait ?






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Inonder sa chair
Comme un puits

-

Passer de l’enfance à l’enfant

Un doigt 
Sur les lèvres

-

Se toucher les yeux

La panse
Et la raison

-

Fouiller ses propres détails 
Rêver d’y faire face
Ou -- folies ! 
Le faire.

-

Convoquer le temps 
L’espace
Et ce qui meurt

Et les tenir alors

Tous

À distance.






---------------   pour Sylvie






Réparer 

D’abord
C’est veiller 

Attentif et debout


Refuser 
Tout rejet


C’est recoudre 
Ou tout comme

Ou, selon, 
Rectifier 

Renforcer
Réunir 


C’est parer – de magie 


C’est 
Choisir l’être

élire 

Choisir
Un sens à donner


C’est 
Grandir 

Accorder


C’est vivre 
Aussi

Ou mieux -- 
Plus longtemps


Réparer
C’est vivre

Non ?






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Je veux entendre 
Ce qui souffle

Et tenir 
À distance

Ce qui vole


Et me suffire 
Du peu

Du si peu

Du courage – 
Et si je peux du pardon


Je veille.
écoper la lumière


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Carol Munder

Carol Munder, photographe

Carol Munder

Carol Munder est née en 1952. Photographe formée à Chicago, régulièrement exposée à Paris et
à New-York, elle partage sa vie entre la Floride et la Bourgogne. Dans ses photos, elle aime l’ambiguité, usant notamment de la finesse du grain et de la profondeur des noirs. Les détails ne sont guère évoqués. Les contours sont brouillés. « Seul l’essentiel est posé, présent, fragile et transparent » (Colette Colla, Galerie Univer à Paris). Le choix de l’appareil, du sujet, de la lentille en plastique qu’elle appose
sur l’objectif, la plaque de cuivre, la chimie, l’impression de l’image en héliogravure, les grains d’argentique sont autant d’éléments qui témoignent d’un travail de patience et de minutie,
qui font également partie intégrante de son œuvre.